Exploration de Black Rock City, Burning Man 2017. Photo: Camille Betinyani

Ce que j’ai appris en travaillant à mon compte pendant 2 ans

Début 2015, j’ai rompu mon CDI de développeur pour devenir mon propre patron, choisir mes projets et travailler à ma manière. Voici un résumé de ce que j’ai appris de cette expérience.

Resto avec l’équipe de Whyd, quelques mois avant mon départ.

Les utilisateurs ne sont pas ingrats, ils sont paumés

Un des principes de l’excellent livre “Comment se faire des amis”, par Dale Carnegie.

Le meilleur moyen de faire du chiffre est de donner

Pro tip: On a parfois tendance à l’oublier, mais l’inverse fonctionne aussi: les gens aiment rendre service. Le secret est de savoir appeler une faveur une “faveur”. Trop souvent, je vois écrit “n’hésitez pas à …” (ou “feel free to…”, en anglais). La plupart du temps, il s’agit là d’une faveur qui n’est pas demandée comme une faveur. Plusieurs fois, j’ai constaté qu’en demandant ma faveur clairement à une liste plus ciblée de destinataires, sans oublier d’expliquer en quoi (et vers quoi) ça m’aiderait, les destinataires étaient plus enclins à agir, et ravis.

Pour vendre un produit, il ne suffit pas de le diffuser

Mon premier produit, installé par 10000 utilisateurs: Next Step for Trello

J’ai testé pour vous: Demander aux utilisateurs combien ils seraient prêts à payer. Quelques semaines après le lancement de mon premier produit, j’ai soumis un sondage à mes utilisateurs. Je demandais ce qu’il manquait au produit pour que celui-ci leur devienne vraiment indispensable au quotidien, ainsi que le montant qu’ils seraient prêts à payer en contrepartie. Les résultats étaient plutôt motivants ! Donc, sur la base des demandes les plus populaires, j’ai lancé une campagne de financement pour le développement d’une deuxième version de mon produit. Au final, seuls trois utilisateurs ont participé au financement de cette version, et la campagne a donc échoué au bout d’un mois. Moralité: relativiser les bonnes intentions données dans un sondage. C’est au moment de payer que la réelle décision a lieu.

Marketing: “tout le monde” n’est pas une cible viable

Note: le choix de la langue à employer dans votre communication est sujet aux mêmes considérations. Quand je communique en français, je m’adresse à un marché de faible taille, mais avec un suivi plus fidèle et confiant (mon réseau). Quand je communique en anglais, je m’adresse potentiellement à un marché bien plus grand, mais parmi une plus grande concurrence, et à direction d’une population qui a moins confiance en moi (car le plus gros de mon réseau de confiance est en France). Par ailleurs, communiquer dans la langue de son pays a aussi l’avantage de faire croitre plus vite son réseau d’influence, et donc de trouver plus d’opportunités à court terme.

Wording: utiliser les mots cherchés par sa cible

“Si j’avais demandé aux gens ce qu’ils voulaient, ils auraient réclamé des chevaux plus rapides”, Henry Ford

L’enjeu est donc de se mettre dans la peau d’un maximum d’utilisateurs potentiels de notre solution pour inclure dans notre page de description les mots qu’ils pourraient employer pour nous trouver. D’où l’intérêt de connaitre sa cible de manière précise. (cf partie précédente)

Dans le doute, mieux vaut risquer que regretter

Ce que j’en retiens: même s’il est important de toujours se poser des questions, apprendre, et être curieux, il est encore plus important de ne pas attendre “d’être prêt” avant de se lancer dans un projet qui nous fait envie et peur en même temps. C’est justement en se lançant des défis qu’on repousse ses limites, et, à minima, qu’on les découvre. Et c’est en suivant son instinct (le “gut feeling”) qu’on a le plus l’impression de vivre, d’évoluer. La perfection n’existe pas. Les regrets, si.

Entre plaisir et efforts: la quête du flow

Planning d’une semaine type, pendant ma période entrepreneuriale. Chaque préfixe de 4 lettres représente un projet.
Illustration représentant l’état de “flow”, à mi-chemin entre maitrise et défis.

En retrospective: je suis fier d’avoir en si peu de temps réalisé autant de projets, de manière aussi efficace, et d’avoir appris tant de choses en faisant. Je suis aussi soulagé de tourner cette page peut-être un poil trop productive et trop peu connectée au monde réel, et à moi-même. Par ailleurs, et comme le dit Sean McCabe: travailler sur une trop grande variété de sujets cause une confusion pour soi et son entourage, or c’est en étant clair et précis sur sa spécialité qu’on peut attirer les opportunités les plus pertinentes et convoitées.

Conclusion et perspectives

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👨‍💻 Software crafter @SHODO, legacy code / tech debt doctor (http://ajo.ovh/pro) 🥁 Drummer of “Harissa”, VR lover, music digger

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Adrien Joly

👨‍💻 Software crafter @SHODO, legacy code / tech debt doctor (http://ajo.ovh/pro) 🥁 Drummer of “Harissa”, VR lover, music digger